Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
14 mai 2013 2 14 /05 /mai /2013 22:49

La Nakba.

65 ans d'injustice. 65 ans de résistance.

Le 15 mai 1948, la Palestine est rayée des cartes au lendemain de la proclamation de l’Etat d’Israël que la communauté internationale s’est empressée de reconnaître. Dans les mois qui ont précédé et suivi ce jour funeste, des centaines de villes et villages palestiniens furent détruits par les forces armées sionistes, forçant deux tiers de la population palestinienne à prendre la route de l’exil. 

La Nakba (catastrophe) palestinienne n’est pas juste une période révolue, c’est une entreprise systématique de déracinement des Palestiniens de leur terre et de répression pour les priver de toute expression politique propre.

Preuve en est, les nombreux massacres commis par l’Etat colon depuis 1948. Preuve en est, la colonisation continue en Cisjordanie et l’épuration ethnique qui se poursuit encore aujourd’hui, à Jérusalem ou dans le Naqab (Néguev). Preuve en est, du blocus et des bombardements que les habitants de Gaza subissent depuis plusieurs années. Preuve en est encore, du Mur qui défigure la Palestine, privant les Palestiniens de leurs terres et participant à la ghettoïsation de régions entières.

Cette agression a rencontré une résistance elle aussi continue, en se réorganisant sans cesse dans l’exil ou sous occupation. 

Nous l’avons vu à Gaza en novembre dernier; la résistance palestinienne a su faire face à l'ennemi malgré le blocus et les bombardements. Nous la voyons dans les prisons de l’occupant, les prisonniers palestiniens armés de leurs simples estomacs, ont mené des grèves de la faim qui ont fait reculer l’ennemi plus d’une fois. Nous le voyons aussi, chaque semaine dans les campagnes où les paysans palestiniens manifestent contre les colons armés, et luttent contre l'expropriation de leurs terres.

65 ans déjà. Plusieurs générations se sont succédées, mais la mémoire palestinienne n’en reste pas moins vive, et la jeunesse palestinienne est aujourd’hui marquée dans sa chair et dans son sang par un désir de résistance, de retour et de libération.

Rejoignez-nous pour la 65e commémoration de la Nakba
samedi 18 mai à 15h
Rassemblement à Paris Place de l'OPERA (métro Opéra)

Appel communs d’associations et institutions palestinienne : Union Générale des Etudiants de Palestine - GUPS France, Mouvement des Jeunes Palestiniens - PYM France, Association de Palestiniens en Île de France, Forum Palestine Citoyenneté

Signataires de l’appel : PIR (Parti des Indigènes de la République), Mouvement Echaâb (Tunisie), CMF (Collectif des Musulmans de France), Ligue Pour une Syrie Libre, Association Jeunes Égyptiens du 25 janvier à Paris, Comité de coordination de soutien à la révolution syrienne, Uni*T (Union pour la Tunisie), Collectif HAMEB (Collectif Halte Au Massacre En Birmanie), Génération Palestine, ISM-France (International Solidarity Movement), UJFP (Union Juive Française pour la Paix), AURDIP (Association Universitaire pour le Respect du Droit International en Palestine), CVPR PO (Comité de Vigilance pour une Paix Réelle au Proche- Orient), Mouvement Émergence, CICUP (Comité Inter-universitaire de Coopération avec les Universités Palestiniennes), Les Alternatifs, Droit Solidaire, Mouvement Marocain du 20 février Paris/ Ile De France, CPR France Nord (Congrès pour la République), Collectif Intifada 76, Partenia 31, AFPS Nord-Pas de Calais, Le Pont de la Méditerranée, Association Femmes Plurielles, La Courneuve-Palestine, Collectif Palestine Paris 8, L'inter-collectif de solidarité avec les luttes des peuples du monde arabe (l'Inter-co), CLGIA - Collectif pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah, Nanterre-Palestine, Association Marocaine des Droits Humains Paris/IDF, CCIPPP, Club d'hommes d'affaires Franco-Palestinien, …

Partager cet article
Repost0
7 mars 2013 4 07 /03 /mars /2013 15:53

Nous, solidaires de la cause palestinienne, condamnons avec force la venue du président israélien Shimon Peres sur le sol français.

En effet, par l'acceptation de cette visite officielle, la France encourage un régime qui multiplie les violations quotidiennes à l'encontre du peuple palestinien : occupation, colonisation, maintien sur toute la Palestine historique d'une véritable situation d'apartheid etc...

En outre, nous apprenons que l'un des buts de sa visite est de convaincre l’Europe de considérer le Hezbollah comme organisation terroriste. Il est impensable pour nous que l'Europe ou la France se laissent dicter leur politique extérieur par qui que ce soit, a fortiori quand il s'agit d'un criminel de guerre .

Du fait de son implication politique au sein de différents gouvernements israéliens puis en tant que Président de l'état hébreu, Shimon Peres concentre une grande part de responsabilité dans les crimes de guerre commis par Tsahal, notamment en Palestine et au Liban. Ce fut le cas lorsqu'il était premier ministre en 1996, l'armée israélienne bombarde alors le camp de casques bleus de Cana, au Sud-Liban, où des civils s’étaient réfugiés. Bilan: 100 morts, quasi-exclusivement des femmes, des enfants et des vieillards. Une autre attaque est lancée sur Gaza en décembre 2008 - janvier 2009 pendant laquelle sont utilisés des munitions à fragmentation, des bombes au phosphore blanc et d'autres sortes d'armes illégales... Cette agression fera plus de 1400 morts. Shimon Peres a bel et bien du sang sur les mains.

Pour le respect de la dignité humaine et contre l’accueil de criminels sur notre territoire, nous disons expressément :
- NON A LA VENUE DE CRIMINELS DE GUERRE !
- PAS DE COOPÉRATION AVEC L'OCCUPATION ISRAÉLIENNE !

Rendez vous à 18h30 à la place Jacques Bainville, en face de la Rue de Solférino, près du siège du PS

Premiers signataires : Génération Palestine,GUPS France,L’Union Juive Française pour la Paix,Campagne Civile Internationale pour la protection du peuple palestinien,Le collectif Judéo-arabe pour la Palestine,Collectif des Musulmans de France,AFD,M'PEP, Collectif Palestine Paris 8...

Partager cet article
Repost0
20 février 2013 3 20 /02 /février /2013 00:20

Dans le cadre de la Semaine contre l'Apartheid israélien 2013 (Israeli Apartheid Week 2013), le Collectif Palestine Paris 8 et Génération Palestine vous invite à une conférence-débat exceptionnelle en présence de :

- Brahim SENOUCI, membre du Comité organisateur du Tribunal Russell sur la Palestine
= Quelles conclusions du TRP pour quelles perspectives ?

- Saleh ABDEL JAWAD, sociologue et professeur à l’Université de Birzeit (Ramallah)
= Vers un sociocide des Palestiniens ?

- Michel WARSCHAWSKI, militant anti-colonialiste israélien, lauréat du prix des droits de l’Homme (France)
= Apartheid : les dessous de la politique israélienne

Une présentation du livre "Israël, un État d'apartheid ? Enjeux juridiques et politiques", à l'occasion de sa sortie aux Editions l'Harmattan, est aussi prévue en présence de Julien Salingue. L'ouvrage regroupe les contributions des intervenants au colloque "Israël, un État d'apartheid ?", qui devait se tenir l'an dernier, en mars 2012 à Paris 8, mais avait été alors censuré par la présidence de la faculté.

RENDEZ-VOUS à l'Université PARIS 8 MARDI 5 MARS, 18H30 !
Salle : Amphi B1

ENTREE LIBRE MAIS PLACES LIMITEES, pour s’inscrire : 

iaw2013paris8@gmail.com

Pour s'y rendre:

Université Paris 8, 2 rue de la Liberté, 93200 Saint-Denis

Métro Université Saint-Denis

Partager cet article
Repost0
7 février 2013 4 07 /02 /février /2013 10:30

UnelivreLe colloque « Israël : un État d’apartheid ? » aurait dû se dérouler à l’Université Paris VIII (Saint-Denis) en février 2012. Mais, suite à des pressions diverses, la direction de l’université a décidé de retirer l’autorisation qu’elle avait préalablement accordée. L’événement s’est finalement déroulé hors des murs de l’université et a connu un succès considérable, qui a contribué à faire germer l’idée de ce livre.

 

Cet ouvrage regroupe les contributions des intervenants au colloque, sous forme d’articles argumentés dont les lecteurs pourront apprécier la qualité et la rigueur. En effet, la démarche consistant à se demander si l’État d’Israël peut être qualifié d’État d’apartheid n’est pas idéologique mais scientifique : elle se fixe pour principal objectif d’enrichir le champ des études consacrées au conflit opposant Israël aux Palestiniens.

 

Il s’agit d’observer une réalité déjà maintes fois étudiée, mais en modifiant le point de vue, c’est-à-dire le point depuis lequel on voit. La mise à l’épreuve du concept d’apartheid, notion juridique définie en droit international, permet en effet de jeter un regard nouveau sur la politique d’Israël à l’égard des Palestiniens, et de sortir des approches dites « équilibrées », avatars idéologiques de la fiction du « processus de paix ».

 


 

Introduction du livre

 

 

« Pour un esprit scientifique, toute connaissance est une réponse à une question. S’il n’y a pas eu de question, il ne peut y avoir connaissance scientifique. Rien ne va de soi. Rien n’est donné. Tout est construit ».

Gaston Bachelard, La Formation de l'Esprit Scientifique (1938).

 

 

 

Le 23 octobre 2012, le quotidien Haaretz publiait une enquête conduite par l’institut israélien Dialog, dont les conclusions ont, depuis, fait couler beaucoup d’encre. On y apprenait en effet, entre autres, que 69% des sondés s’opposeraient, en cas d’annexion de la Cisjordanie à Israël, au fait que les Palestiniens obtiennent le droit de vote, ou encore que 74% d’entre eux soutenaient l’existence de routes séparées, en Cisjordanie, sur la base de critères nationaux. Nous savons bien que les sondages doivent évidemment être considérés avec circonspection, mais l’une des questions posées aux enquêtés a particulièrement retenu notre attention : « Y a-t-il, selon vous, de l’apartheid en Israël ? ».

 

Ce qui nous intéresse ici est, davantage que les réponses formulées par les sondés (qui considèrent, à 58%, « [qu’]il y a de l’apartheid en Israël »), le simple fait qu’un important quotidien israélien ait estimé qu’il était légitime et pertinent de poser une telle question. L’existence de cette enquête et, dans une large mesure, les réponses des sondés, éclairent sous un jour nouveau les communications effectuées lors du colloque organisé en février 2012, dont les versions écrites et actualisées constituent l’essentiel de cet ouvrage. Les articles qui suivent ne sont pas le produit des raisonnements spécieux de quelques intellectuels aveuglés par des considérants idéologiques : ils interrogent, sur la base de faits avérés et constatés, la réalité, rien que la réalité, mais toute la réalité.

 

La démarche consistant à se demander si l’État d’Israël peut être qualifié d’État d’apartheid ne se fixe pas pour principal objectif de formuler une réponse tranchée et définitive à l’interrogation-titre de l’ouvrage. La principale vertu heuristique de la question « Israël : un État d’apartheid ? » est d’ouvrir, sinon un nouveau champ d’analyse, de nouvelles pistes pour l’analyse du conflit opposant Israël aux Palestiniens. Il ne s’agit pas, en effet, de s’interroger sur les dimensions éventuellement oppressives, violentes ou arbitraires des politiques de l’État d’Israël à l’égard des populations non-juives, et en premier lieu des Palestiniens, mais bel et bien de questionner leur caractère institutionnalisé, légalisé et, partant, assumé par un État qui se revendique pourtant « seule démocratie du Moyen-Orient ».

 

Il s’agit donc d’observer une réalité déjà maintes fois étudiée, mais en modifiant substantiellement le point de vue, entendu ici au sens strict du terme, c’est-à-dire le point depuis lequel on voit. Déplacer le point de vue ne signifie donc pas modifier la réalité, mais modifier le regard que l’on porte sur elle et l’analyser sous un angle original, une démarche qui n’invalide pas les analyses antérieures mais qui les complète utilement et les éclaire, parfois, sous un jour nouveau. L’apartheid, en ce sens, n’est pas une réponse mais une question, un concept juridique construit par le droit international qui est, à l’instar de l’idéal-type wébérien, un outil d’investigation dont l’objectif n’est pas de déformer la réalité mais de la comprendre dans sa complexité et sa pluralité.

 

L’une des principales caractéristiques de l’apartheid, un terme qui signifie, en afrikaans, « séparation », est la dimension institutionnalisée des discriminations. Il ne s’agit donc pas ici de s’intéresser prioritairement aux conditions de vie ou au vécu des Palestiniens, mais de se concentrer sur ce qui réglemente, norme et organise ce vécu, à savoir les politiques, réglementations et législations israéliennes. La démarche adoptée n’est cependant pas strictement juridique, puisqu’elle consiste, dans la plupart des contributions, à observer et collecter des faits, à les organiser sous forme d’objets de connaissance et à les analyser en les confrontant à l’idéal-type « apartheid ».

 

La première partie de l’ouvrage (« Israël : un État d’apartheid ? ») a pour objet l’étude des politiques de l’État d’Israël à l’égard de ses minorités non-juives, qu’il s’agisse des Palestiniens d’Israël et de Jérusalem, des Bédouins ou des Palestiniens des territoires occupés. Au-delà de ces « études de cas », il s’agit en réalité d’interroger le caractère institutionnel des discriminations subies par ces populations, leur inscription dans l’histoire du sionisme et de l’État d’Israël, et la pertinence de la comparaison avec l’Afrique du Sud des années 1948-1991, qui ne bénéficie pas du monopole du qualificatif d’« apartheid » puisque ce type de régime discriminatoire est, comme nous l’avons rappelé, défini en droit international.

 

La deuxième partie du livre (« Sanctionner l’État d’Israël ? ») s’intéresse principalement au développement, au cours des dernières années, de la revendication palestinienne de « sanctions » contre Israël, directement inspirée de la campagne internationale qui avait permis d’isoler le régime sud-africain au temps de l’Apartheid. Il s’agira donc de situer et de comprendre cette revendication, en étudiant notamment la campagne « BDS » (pour Boycott, Désinvestissement et Sanctions), de laquelle les contributions interrogent les fondements, politiques et juridiques, envisageant également la question de la pénalisation de l’appel au boycott, qui a connu de récents développements en France avec les « procès BDS ».

 

La dernière partie du livre est à envisager comme une contribution à une discussion, à propos du mot d’ordre du boycott académique, qui est l’une des composantes essentielles de l’appel international au boycott d’Israël. Nous avons choisi de donner la parole à plusieurs universitaires qui ont pris position en faveur du boycott universitaire, entendu comme un boycott des institutions universitaires israéliennes et non des individus. Sous forme de contribution ou d’entretien, quatre d’entre eux ont accepté de développer leurs arguments qui, chacun pourra l’apprécier, sont divers et méritent amplement d’être versés à un débat qui, nous n’en doutons pas, continuera et s’approfondira dans les années à venir.

 

À l’heure où ces lignes sont écrites, la Bande de Gaza vient en effet de subir un nouvel assaut de l’armée israélienne, dont la violence n’a eu d’égal que la couardise des dirigeants occidentaux, gouvernement français en tête. Il nous semble plus que jamais urgent de reconsidérer les approches prétendument « neutres » ou « équilibrées » qui, dans des situations où le déséquilibre dans les rapports de forces est aussi flagrant que dans le conflit opposant Israël aux Palestiniens, équivalent à un accompagnement, conscient ou non, des mécanismes de domination. Nous espérons que cet ouvrage sera une modeste mais utile contribution à ce renouvellement de la lecture du conflit, et qu’il offrira des outils à toutes celles et tous ceux qui veulent œuvrer à changer le cours des événements.

 

 

Céline Lebrun et Julien Salingue



_________________________________________

 

 

Sommaire du livre

 

- Avant-propos (Collectif Palestine Paris VIII)
- Préface (Mireille Fanon Mendès-France)
- Introduction (Céline Lebrun et Julien Salingue)

Partie I : Israël, un État d’apartheid ?

 

- La notion d’apartheid en droit international : questions pour une application au cas d’Israël (François Dubuisson)

- Palestiniens dans « l'État des Juifs » : les Palestiniens de 1948, au coeur du dispositif discriminatoire (Layla Damiri et Céline Lebrun)
- La situation des Bédouins en Israël (Irène Steinert)
- La normalisation du nettoyage ethnique et de l’apartheid à Jérusalem (Ben Scribner)
- L’évolution territoriale de la Cisjordanie occupée : vers un spatiocide (Jacques Fontaine)
- Territoires palestiniens occupés, « Administration civile » et apartheid (Julien Salingue)
- Le sionisme politique : un projet nationaliste et colonial à l’origine d’un régime d’apartheid ? (Céline Lebrun)
- La 3ème session du Tribunal Russell sur la Palestine : Israël, un État d’apartheid ? (Geneviève Coudrais)

 

Partie II : Sanctionner l’État d’Israël ?

 

- La « résistance non-violente » palestinienne et l’appel au Boycott d’Israël (Julien Salingue)
- BDS pour les droits palestiniens : le moment sud-africain (Omar Barghouti)
- Leçons d’Afrique du Sud : retour sur le boycott de l’Apartheid (Jacqueline Dérens)
- Quand l’Union Européenne coopère avec l’industrie israélienne de l’armement (David Cronin)
- Quelle mise en œuvre du droit ? Quels procédés de sanctions contre Israël ? (Gilles Devers)
- La légalité de l’appel au boycott visant la politique d’occupation de l’État d’Israël (François Dubuisson)

Partie III : Questions sur le boycott universitaire

 

- Sur l’enfermement des universités et des universitaires palestiniens (Ivar Ekeland)
- Questions à Sonia Dayan-Herzbrun
- Questions à Christine Delphy
- Questions à Alain Brossat

Annexes

- Convention sur l'élimination et la répression du crime d'apartheid (1975)

- Appel au Boycott, aux Sanctions et au Retraits des Investissements contre Israël (2005)

- Call for Academic and Cultural Boycott of Israel

Partager cet article
Repost0
25 novembre 2012 7 25 /11 /novembre /2012 14:45

 

 

Festival Emancipation

Cinéma des luttes populaires
En Palestine, Syrie, Algérie, Tunisie, Chine, Turquie...

(Programme ci-après)

Du lundi 3 au vendredi 21 décembre 2012
Projections et discussions tous les soirs à 18h30
Université Paris 8 - Saint-Denis
Salle de la coupole, Maison de l'étudiant

Métro Saint-Denis-Université (ligne 13)

Organisé par le Collectif Palestine Paris 8 et Sud Etudiant

En partenariat avec L'Autrement, le M.U.R. et Génération Palestine

 

                                                           Festival-Emancipation.jpg

 

Durant 3 semaines, projections et discussions tous les soirs, 18h30, Université Paris 8 Saint-Denis (salle de la coupole, Maison de l'étudiant), Métro Saint-Denis-Université (ligne 13).

Un film peut-il changer une vie, ou une société? Une révolution produit-elle des films? Pendant trois semaines, à l'université Paris 8 de Saint-Denis, nous organisons quinze soirées de projections de films qui parlent de sociétés en transformation.


Nous cherchons à rendre visibles les projets des luttes populaires, des résistances, de celles et ceux qui désobéissent aux représentations habituelles du monde. Autour de ces films et de ces soirées qui les accompagnent, nous vous proposons de faire de l'université un lieu de rencontre, un espace de prise de parole et de conscience, contre l'ennui de notre propre quotidien, fait d'une routine dans laquelle la rencontre et le dialogue disparaissent peu à peu. Des concerts, des repas, des discussions viendront ainsi rythmer ce festival que nous voulons comme une situation dans laquelle tous les habitants des quartiers de Saint-Denis, et de plus loin, pourront venir partager avec nous, collectifs et associations de Paris 8.

« Nous devons réfléchir à la relation de notre histoire avec des luttes comparables ailleurs dans le monde », disait de son côté l'historien palestinien Edward Saïd. Ce festival se propose de suivre cette démarche. Devenir ce que nous sommes, voilà l'invitation du réalisateur palestinien Elia Suleiman, dont nous projetterons les deux longs métrages lors de la nocturne qui viendra clôturer le festival. Une autre nocturne reviendra, à travers plusieurs documentaires et courts-métrages, sur les luttes populaires en Tunisie. Mais nous irons aussi voir ce qui se passe en Algérie, au Maroc, en Turquie, en Syrie, en Iran, en Chine, dans les camps de migrants à Calais en France.

Si elles se concrétisent dans la rue, face aux ennemis des classes populaires, nos luttes doivent aussi emprunter les chemins de la rencontre et du partage des idées, ces chemins d'émancipation qui construisent les regards personnels plutôt que la contemplation des dogmes abstraits, contre l'autorité et la morale dominantes.

————————————————

LUNDI 3 DÉC. : LES ENFANTS D’ARNA de Juliano Mer Khamis, 84 min., 2003.

PALESTINE

L’histoire d’un groupe de théâtre alternatif créé par Arna Mer Khamis., à Jénine, pour des enfants palestiniens dont le quotidien est marqué par l’occupation israélienne. Juliano Mer Khamis, le fils d’Arna, qui a été l’un des directeurs du théâtre, a filmé les enfants durant des répétitions de 1989 à 1996. Il est ensuite retourné sur les lieux pour voir ce qui leur était arrivé.

INVITÉES : Sylvie Deplus-Ponsin (Société des amis d’Al-Rowwad) et Sonia Sayman (présidente de l’Association des amis du Théâtre de la Liberté de Jénine)

————————————————

MARDI 4 DÉC. : ROME PLUTÔT QUE VOUS/ ROMA WA LA N’TOUMA de Tariq Teguia, 111 min., 2007.

ALGÉRIE

Depuis plus de dix ans, l’Algérie vit une guerre lente, une guerre sans ligne de front mais ayant causé plus de 200 000 morts. C’est ce désert que Zina et Kamel, deux jeunes algérois tantôt hallucinés et joyeux, tantôt abattus et sereins, veulent sillonner une dernière fois avant de le quitter pour ailleurs. Rome plutôt que vous a été récompensé du Grand prix du long métrage de fiction et du double prix d’Interprétation 2007 du Festival du Film de Belfort.

————————————————

MERCREDI 5 DÉC. : LE CHEMIN DE LA LIBERTÉ, PAROLES DE RÉVOLUTIONNAIRES SYRIENS de Naïssam Jalal et Samuel Lehoux, 48 min., 2012

SYRIE

Témoignages de trois révolutionnaires syriens, récemment réfugiés en France. Ce film met en valeur les propos poignants de jeunes militants, présents dès les premières manifestations contre le régime syrien. En livrant leur expérience, ces jeunes Syriens viennent tordre le cou aux nombreuses analyses maladroites, voire calomnieuses, qui ont circulé à propos de la révolution syrienne.

INVITÉS : Shadi Abu Fakher, Assem Hamsho et Rudi Osman (révolutionnaires syriens)

CONCERT : Naïssam Jalal Trio

————————————————

JEUDI 6 DÉC. : CE SONT DES HOMMES de Matthieu Quillet, 60 min., 2009.

FRANCE

Calais, de juin à octobre 2009, du camp No Border à l’éviction des derniers squats et jungles des migrants. Ateliers, questionnements, rencontres avec des militants et des migrants en transit vers l’Angleterre. Au fil des manifestations, des violences policières, des récits de parcours des migrants, ce film met en question les problèmes liés aux frontières.

INVITÉ : Matthieu Quillet (sous réserve)

————————————————

VENDREDI 7 DÉC. : LIBRES DANS LA PRISON DE GAZA de Chris Den Hond et Mireille Court, 25 min., 2012.

PALESTINE

Fin 2011, 1028 prisonniers palestiniens ont été relâchés en échange du soldat israélien Gilad Shalit. Le film donne un visage à ces résistants, inconnus dans le monde. Pour les rencontrer, les réalisateurs ont dû emprunter un des tunnels à Rafah. Les ex-détenus racontent la prison : l’interrogatoire, l’isolement, le manque de soins médicaux, la brutalité des geôliers, l’interdiction de visites familiales, les grèves de la faim et aussi la joie de la libération.

INVITÉS :Chris Den Hond, Mireille Court, Ibrahim Bornat (militant palestinien, président de l’association «48», Association for heritage and documentation of crimes of the occupation).

En partenariat avec Génération Palestine.

————————————————

LUNDI 10 DÉC. : L’AGROBUSINESS EUROPÉEN DANS LE SOUSS de Souad Guennoun et Marc Olivier, 30 min., 2009.

MAROC

Un paysan, un agronome, des syndicalistes, des ouvrier-e-s agricoles témoignent. Ils-elles racontent leur surexploitation, dans la plaine du Souss, à quelques kilomètres d’Agadir, capitale touristique réputée pour ses plages dorées, son soleil, ses palmiers, ses arganiers… Un paysage de serres en plastique s’étend à l’infini. Aux environs, on trouve des villages-taudis sans équipements sociaux, où s’agglutinent ces déshérités de la mondialisation.

INVITÉS : des militant-e-s marocain-e-s du Mouvement du 20 février

————————————————

MARDI 11 DÉC. : ÉCRIVAINS DES FRONTIÈRES de José Reynes et Samir Abdallah, 80 min., 2003.

PALESTINE

Répondant à l’appel du poète palestinien Mahmoud Darwish durant le siège de Ramallah, 8 membres fondateurs du Parlement international des écrivains sont allés sur place pour manifester aux côtés des Palestiniens. Une belle « collaboration linguistique » contre l’humiliation de l’occupation israélienne.

INVITÉ : José Reynes

————————————————

MERCREDI 12 DÉC. : RÉFUGIÉS PALESTINIENS : ÇA SUFFIT, ON RENTRE ! de Chris Den Hond et Mireille Court, 27 min., 2012.

PALESTINE

Dix millions de Palestiniens. Presque cinq millions sont des réfugiés. La moitié vit toujours dans les camps. Les réalisateurs sont allés dans les camps du Liban, où les réfugiés palestiniens survivent dans les pires conditions. Partout la même pauvreté, la même surpopulation. Mais partout aussi la même volonté inébranlable de retourner dans leur pays, la Palestine.

INVITÉES : Rola Ezzedine, Chris Den Hond et Mireille Court

————————————————

JEUDI 13 DÉC. : PALESTINE de Nadir Dendoune, 56 min., 2012.

PALESTINE

Pendant 12 jours, le journaliste Nadir Dendoune suit un groupe de Français en Palestine. Sur place, Ruth, une française de confession juive installée depuis peu en Israël décide de les accompagner. C’est son premier voyage « de l’autre côté ».

INVITÉ : Nadir Dendoune

————————————————

VENDREDI 14 DÉC. : DE L’AUTRE CÔTÉ de Fatih Akin, 120 min., 2007.

ALLEMAGNE, TURQUIE

Six personnes, dont les chemins se croisent, sans se toucher. Lorsque le veuf Ali convainc Yeter, prostituée, d’habiter chez lui, son fils Nejat est troublé. Nejat apprend plus tard que Yeter donne de l’argent pour les études de sa fille Ayten. Après la mort de Yeter, Nejat part en Turquie pour aller à la recherche d’Ayten. Celle-ci, activiste politique, s’est enfuie en Allemagne et habite chez une étudiante allemande, Lotte. Quand la police allemande trouve Ayten, elle est renvoyée en Turquie et c’est Lotte qui part à sa recherche en Turquie. Les deux femmes vont partager leur combat et leur vie contre les aléas des traditions, de la morale et des idéologies.

————————————————

LUNDI 17 DÉC. : LE PRINTEMPS DE TÉHÉRAN d’Ali Samadi Ahadi, 80 min., 2011.

IRAN

À l’approche des élections présidentielles, en juin 2009, Azedeh et Keveh commencent à rêver d’une transition démocratique possible en Iran. La « vague verte » embrase le pays. Des premières révoltes à la répression sanglante, ils nous racontent leur combat, leur espoir, leur peur et leur souffrance. Le Printemps de Téhéran conjugue des images filmées sur le vif et relayées partout dans le monde sur les réseaux sociaux avec des témoignages et des séquences animées qui nous font pénétrer au coeur de ce mouvement populaire.

————————————————

MARDI 18 DÉC. : THALASSOTHÉRAPIE du Collectif Los Solidarios, 52 min., 2011.

TUNISIE, FRANCE

Récits et images de la bataille de la population contre l’Etat et ses symboles dans la ville de Thala, lors de la grande étape de la révolution tunisienne en décembre et janvier 2011.

INVITÉ : Barbara, du Collectif Los Solidarios

MIRAGE VERT de Habib Ayeb et Nadia Kamel, 40 min., 2011.

Un film-documentaire tourné dans le village de Demmer situé dans le Jbel Demmer (Gouvernorat de Medenine -délégation Bénikheddache). Le film se veut être une critique des modèles de développement surtout dans l’agriculture et la gestion des ressources naturelles dont l’eau.

INVITÉ : Habib Ayeb et Nadia Kamel

REPAS : Couscous / CONCERT : Première ligne

FELLAGHA 2011 de Rafik Omrani, 52 min., 2011.

Histoire de la première grande occupation de la place de la Kasbah de Tunis à la fin du mois de janvier 2011. Témoignages de militants à propos de la violente répression, de l’organisation des manifestants pendant plusieurs semaines, et archives de cet évènement fondamental de l’après 14 janvier, resté méconnu.

AUX CHAMPS-ELYSÉES de Rania Majdoub, 4 min., 2011.

La vie quotidienne d’un clochard parisien au long des échéances électorales.

————————————————

MERCREDI 19 DÉC. : PÉTITION, LA COUR DES PLAIGNANTS de Zhao Liang, 124 min., 2009.

CHINE

Depuis 1996, Zhao Liang filme les « pétitionnaires » venant de toute la Chine porter plainte à Pékin contre les abus et injustices des autorités locales. Malgré les intimidations, les plaignants s’obstinent. Un film montrant les contradictions persistantes d’une Chine en plein essor économique.

————————————————

JEUDI 20 DÉC. : LA TERRE PARLE ARABE de Maryse Gargour, 61 min., 2007.

PALESTINE

La Terre parle arabe croise le regard de l’historien Nur Masalha et de la cinéaste Maryse Gargour, pour soulever la vérité brûlante du nettoyage et de la spoliation de la terre palestinienne par les sionistes. Le film croise des témoignages de personnes ayant vécu directement cette période du nettoyage ethnique, avec des citations des leaders sionistes, des archives inédites et des documents diplomatiques occidentaux.

INVITÉS : militants de la GUPS (Union générale des étudiants de Palestine)

————————————————

VENDREDI 21 DÉC. : SOIRÉE ELIA SULEIMAN

PALESTINE

INTERVENTION DIVINE d’Elia Suleiman, 100 min., 2002.

LE TEMPS QU’IL RESTE d’Elia Suleiman, 105 min., 2009.

Rétrospective des deux longs-métrages du réalisateur palestinien reconnu par la critique internationale comme l’un des meilleurs cinéastes de sa génération. L’oeuvre d’Elia Suleiman décrit l’apartheid israélien et l’occupation militaire avec un humour féroce. La gravité de la guerre n’est jamais très loin de situations burlesques dans lesquelles le réalisateur se plaît à faire évoluer ses personnages, qu’ils soient des amoureux, des familles dans leurs foyers ou des résistants qui retrouvent par-là l’humanité dont on voudrait les exclure.

REPAS : Leblebi / CONCERT : Pak Band (percussions)

 


 

 

Partager cet article
Repost0
13 novembre 2012 2 13 /11 /novembre /2012 00:09

Tournée en France en Novembre 2012 Yes Theatre de Hébron, Palestine

Le 19 novembre à l'Amphi X à 19h00

Université Paris 8 - Saint-Denis 

(Métro Université, Ligne 13)


Cette année, le Yes Theatre d'Hébron présente "Toujours le même problème"un spectacle vif et drôle sur le thème des problèmes de voisinage… 

 

Yes Theatre Hebron Palestine

Depuis 15 ans, le Yes Theatre interroge les habitants d'Hébron, en particulier les plus jeunes sur leur vécu, leurs sentiments, leurs intérêts et leurs rêves : le Yes Theatre crée des spectacles avec et pour la population, anime des ateliers théâtre, forme des acteurs de l’éducation et de l’animation à l’outil théâtral. Ainsi, il favorise l’expression, le développement artistique, l’ouverture et participe à la transmission et à l’enrichissement de la culture palestinienne.

Venez nombreux/ses soutenir le théâtre palestinien! 

L'entrée est à prix libre, un temps d'échange avec les comédiens est prévu à la fin de la représentation...

Si vous souhaitez réserver par mail : collectifpalestineparis8@gmail.com

 

 

Merci de diffuser largement...

 

Solidairement, 
Le collectif Palestine Paris 8
Partager cet article
Repost0
23 septembre 2012 7 23 /09 /septembre /2012 21:33

Le Collectif Palestine Paris 8 vous souhaite une bonne rentrée 2012/2013. Pour bien commencer, l'association vous invite à venir nombreux à l'évènement "Palestine, le combat", organisé notamment par Génération Palestine et l'Union générale des étudiants palestiniens (GUPS) samedi 29 septembre dès 19H30 au CICP (21 Ter Rue Voltaire,75011 Paris.Stations :ligne 9 Rue des Boulets,ou RER A métro ligne 1/2/6 Nation).

 

C'est un moment très important pour cette rentrée militante puisqu'il s'agira de rendre hommage à la résistance palestinienne et de réaffirmer la volonté de tout le réseau militant de la soutenir malgré les pressions. Le Collectif Palestine Paris 8 lui-même fera une intervention autour de la censure dont il a été victime en février dernier lors du colloque "Israël, un Etat d'apartheid?".

 

Il vous suffit, si vous venez, de confirmer votre présence par mail à l'adresse : palestinelecombat@hotmail.fr et d'inviter vos amis à le faire.

 

Au menu de cette soirée, des interventions militantes, un concert et une exposition de photos. INTRODUCTION : Taymour Al Refaï, de la GUPS, restitue les enjeux du mouvement de solidarité et sa répression, après le déclenchement de la seconde Intifada.

 

Partie 1 : LES AGRESSIONS DE LA LDJ - Maître Dominique Cochain, avocate luttant contre l'impunité LDJ, revient sur les agressions commises par ce groupe et les réponses judiciaires à y apporter. - Yazid Debbich, membre fondateur de Génération Palestine, évoque l’idéologie de la LDJ et les enjeux politiques de la lutte contre ce groupe. - Mustapha, militant, témoigne de l’agression dont il a été la cible et évoque les enjeux du prochain procès.

 

Partie 2 : LES PROCÈS CONTRE LES MILITANTS BDS - Imen, animatrice de BDS-France, évoque les enjeux de cette campagne et les pressions qu’elle suscite. - Maha, militante BDS, évoque les poursuites judiciaires à son encontre pour appel au boycott.

 

Partie 3 : CENSURE ET DELEGITIMATION DE LA PAROLE MILITANTE - Le Collectif Palestine Paris 8 témoigne de la censure dont le colloque "Israël, un Etat d’apartheid ?" a été la cible fin février 2012, et revient sur la mobilisation pour qu’il ait lieu malgré tout. - Nouam, militant de la cause palestinienne et des causes arabes, intervient sur la délégitimation de la parole arabe et musulmane. Engagé contre la gestion coloniale du culte musulman et l'islamophobie, il est l'un des initiateurs de la campagne "Chalghoumi ça suffit!". -Franco Lollia, porte-parole de la Brigade anti-négrophobie, évoque les enjeux de l’auto-organisation face à la censure et au racisme institutionnalisé.

 

CONCLUSION - Ibrahim Bornat, activiste et artiste de Bil’in en Palestine, évoque la nouvelle donne politique suite au déclenchement de la 2ème Intifada, et le rôle que peut jouer l’art dans ce cadre.

 

Une exposition des photos de l'artiste palestinien se tiendra pendant l'évènement et des chants ainsi que des danses de Palestine seront interprétés par la troupe Al-Quds.

 

Venez nombreux!

Collectif Palestine Paris 8

Partager cet article
Repost0
20 juin 2012 3 20 /06 /juin /2012 14:41

Paris, le 20 juin 2012. Une nouvelle fois, l'indépendance et la liberté de pensée des usagers de l'université sont attaquées pour avoir osé aborder la question du conflit israélo-palestinien. Ce lobbying, apparenté la plupart du temps à une exigence de censure, vise cette fois-ci un professeur dont on conteste le droit de choisir le contenu de ses examens.

 

Le mis en cause aujourd'hui est Christophe Oberlin, chirurgien orthopédiste engagé depuis 30 ans dans l'humanitaire et professeur émérite à Paris 7. Dans le cadre d'une épreuve optionnelle de « médecine humanitaire » qu'il dirige depuis trois ans, il a en effet été demandé aux étudiants de disserter, à partir d'une étude de cas basée sur la mort de 22 membres d'une famille gazaouie sous les bombardements israéliens en 2008-2009, sur les notions de crime de guerre, crime contre l'humanité, crime de génocide. Il s'agissait de sélectionner l'un de ces termes pour qualifier ce fait, par ailleurs relaté dans le rapport Goldstone et dont le contenu a été approuvé par l'assemblée générale de l'ONU. M. Oberlin a ainsi eu l'impudence de rappeler qu'Israël est un Etat soumis aux contraintes du droit international et que Gaza est un territoire susceptible d'en bénéficier, malgré toutes les tentatives de pression du gouvernement Netanyahu pour éviter que sa responsabilité soit mise en cause dans la mort de plus de 1400 Palestiniens lors de l'opération « Plomb durci ».

 

Ces évocations pourtant purement factuelles révulsent toujours autant le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) et le Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNVCA). Ces organisations, qui s'avèrent être des soutiens inconditionnels à la politique israélienne, se sont engagées dans une énième campagne de défense aveugle des intérêts de l'Etat hébreu en invoquant l'habituelle « incitation à la haine d'Israël ». Si ces réflexes lobbyistes ne surprennent plus tant affluent les tentatives de mises sous silence des exactions de l'Etat sioniste, comme ce fut le cas à l'Université Paris 8 où les pressions du CRIF et du BNVCA ont mené à l'interdiction du colloque « Israël : un Etat d'apartheid ? » fin février 2012 et à la fermeture administrative de la faculté, il est  inquiétant de constater les connivences entre la politique de ces groupes de pression et la décision prise par la direction de Paris 7.

 

Son président, Vincent Berger, a en effet pris position contre l'enseignant, sans même avoir eu l'obligeance de le contacter, sans information autre que celle du CRIF, arguant que la question posée « comporte un caractère polémique regrettable contrevenant à l'esprit de neutralité et de laïcité de l'enseignement supérieur » et a appelé à l'ouverture « d'une enquête administrative ». Déclarations qui s'avèrent d'une étrange familiarité avec les propos du BNVCA, criant à la « faute professionnelle » de M. Oberlin qui transgresserait les « devoirs de réserve et de neutralité requis pour tout enseignant ».

 

C'est en adoptant une posture calquée sur celle de ces officines acquises au gouvernement israélien que l'université Paris Diderot s'oppose de fait à « l'esprit de neutralité de l'enseignement supérieur ». Laissons au professeur Oberlin le soin de formuler la question qui s'impose : « Si j'avais proposé une étude de cas sur le Soudan, pensez-vous qu'il y aurait eu polémique ? »

 

Cette réaction disproportionnée de la présidence d'une université - ou plutôt cette façon de céder à la pression qui n'est pas une première au regard des interdictions de débat à Paris 8, à l'ENS et à l'EHESS cette année - prouve une fois de plus que l'éducation est un enjeu de pouvoir perméable à l'influence de tels organismes qui vont jusqu'à s'arroger le droit de formuler les questions qui doivent êtres posées.

 

Nous condamnons fermement la décision du président de Paris 7 et déplorons la proximité croissante entre la position d'organismes de pression pro-israéliens et l'institution universitaire qui, au lieu de lutter contre cette ingérence idéologique, en adopte le cadre de réflexion.

 

Nous appelons à l'arrêt immédiat de l'enquête administrative, à ce qu'aucune sanction ne soit prise  à l’encontre de M. Oberlin, au maintien de la question incriminée dans l'examen de  « médecine humanitaire » et au respect de la liberté d'expression et d'éducation au sein des universités françaises.

 

Le Collectif Palestine Paris 8

 

Lire aussi la lettre ouverte à la Ministre de la recherche et de l'enseignement supérieur signée Christophe Oberlin link 

 

Partager cet article
Repost0
23 mars 2012 5 23 /03 /mars /2012 12:12

Malgré la censure du Président de l'Université, le Collectif Palestine Paris 8 a tenu à assurer le colloque "Des nouvelles approches sociologiques, historiques et juridiques à l'appel au boycott international : Israël, un État d'apartheid ?"  les 27 et 28 février 2012 dans le cadre du Festival Printemps Palestine, de l'Israel Apartheid Week et de la Semaine anticoloniale.

 

Dans quelle mesure le terme « apartheid » peut-il être appliqué à la politique conduite par l’État d’Israël à l’égard des Palestiniens ? Sur quels fondements repose la campagne internationale de boycott d’Israël, initiée par la société civile palestinienne en juillet 2005, et largement inspirée du mouvement international de boycott de l’Afrique du Sud de l’apartheid ?

 

Autant de questions auxquelles ont tenté de répondre nos intervenants durant les six tables rondes proposées.

 

Découvrez ou redécouvrez les différents thèmes abordés durant ce colloque et les interrogations qu'ils peuvent susciter!

 

Non à la censure, oui à la liberté d'expression !

 

 


  Introduction à la première journée, par Céline Lebrun : cliquer ici

 

 

1ère table ronde : Etat des discriminations en Israël

 

- Le concept d’apartheid en droit international : questions pour une application au cas d’Israël, par François Dubuisson : cliquer ici


- La situation des Palestiniens de 1948, par Layla Damiri : cliquer ici

- La situation des Bédouins, par Irène Steinert : cliquer ici 


2ème table ronde : Discriminations dans
les Territoires Palestiniens Occupés

- L'apartheid spatial dans les territoires palestiniens occupés, par Jacques Fontaine : cliquer ici

- Territoires palestiniens occupés : "Administration civile" et apartheid, par Julien Salingue : cliquer ici


3ème table ronde : Discriminations conjoncturelles
ou structurelles ?

- Le sionisme, du colonialisme de peuplement à l'apartheid ?, par Céline Lebrun : cliquer ici

- Le Tribunal Russell sur la Palestine et la question de l’apartheid, par Geneviève Coudrais : cliquer ici


4ème table ronde : La campagne BDS

- Introduction de la 2ème journée, par Mina (Collectif Palestine Paris 8) : cliquer ici

- La résistance palestinienne : focus sur la résistance « populaire », par Julien Salingue : cliquer ici

-  Leçons d’Afrique du Sud : retour sur le boycott de l’Apartheid, par Jacqueline Derens : cliquer ici  


5ème table ronde : BDS :
Quelle légalité ? Quelle légitimité ?

- La légalité du boycott d’Israël, par François Dubuisson : cliquer ici

- Les dispositifs de sanctions dans le Droit International et le cas israélien  : cliquer ici

- Comment l'Europe aide l'Apartheid, par David Cronin : cliquer ici


6ème table ronde : Un boycott académique d'Israël ?

- Les Universités peuvent-elles être neutres ? Le boycott académique d'Israël, par Ivar Ekeland : cliquer ici

-  Sur le boycott académique d'Israël, par  Olivier Le Cour Grandmaison : cliquer ici
Partager cet article
Repost0
29 février 2012 3 29 /02 /février /2012 20:19

Malgré les pressions et la fermeture de l’Université Paris 8, le colloque « Israël : un Etat d’apartheid ? » s’est tenu les 27 et 28 février, à la Bourse du travail de Saint-Denis. Comme prévu, se sont pas moins de 300 personnes qui ont assisté aux tables rondes pendant ces deux jours. Les interventions des invités et les débats ont été d’une grande qualité, et malgré quelques difficultés liées au changement de lieu d’organisation de l’événement, nous pouvons dire que ce colloque est une réussite.

Contrairement à ce qu’ont affirmé, avant la tenue du colloque, les détracteurs de l’initiative, au premier rang desquels le CRIF et ses affidés, aucun « trouble à l’ordre public » et aucun « dérapage » n’a évidemment été constaté. Le Président de Paris 8, qui a repris à son compte ces soi-disant « menaces » pour justifier sa décision d’annuler l’autorisation accordée au colloque, aura d’autant plus de mal aujourd’hui à continuer de défendre bec et ongles sa scandaleuse décision.

La fermeture de l’Université Paris 8 les 27 et 28 février était une décision grave et irresponsable. La bonne tenue du colloque démontre que cette décision était en outre grotesque et ridicule.

Qui plus est, cette fermeture a empêché des centaines d’étudiants, traités comme des êtres immatures qu’il fallait protéger du colloque (et d’eux-mêmes), de pouvoir assister, au sein de leur université, à des interventions et à des débats qui leur auraient permis de s’informer, d’exercer et de développer leur esprit critique.

Nous regrettons enfin que toutes celles et tous ceux qui ont contesté le sérieux et le pluralisme des intervenants ne soient pas venus assister et participer aux débats. Il est vrai qu’il est plus aisé de jeter des anathèmes et de demeurer dans l’ombre que de constater et de reconnaître que l’on s’est, volontairement ou non, trompé.

A n’en pas douter, de nouvelles initiatives du même type seront organisées et nous nous félicitons déjà que vendredi soir à l’IEP de Lyon ait lieu une conférence autour de la même question : « Israël, un Etat d’apartheid ? ». Nous espérons que tous ceux et toutes celles qui nous ont soutenus, mais aussi les sceptiques, se joindront à ces prochains événements, afin d’isoler encore un peu plus les petits procureurs de l’inquisition qui s’attribuent le droit de décider quelles questions peuvent être posées dans les universités.


A bas la censure, vive la liberté d’expression !

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog du Collectif Palestine Paris 8
  • : Le Collectif Palestine Paris 8 se donne pour objectif d'informer et de sensibiliser la communauté universitaire autour du conflit israélo-palestinien, à la faculté de Paris 8-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).
  • Contact

Recherche